QU’EST-CE QU’UNE DOULEUR CHRONIQUE ?

Une douleur chronique est entendue comme une douleur durant depuis 3 à 6 mois ou une douleur résiduelle après guérison complète des tissus lésés. Certaines douleurs chroniques ont des causes identifiables, comme la discopathie dégénérative, la sténose vertébrale ou spondylolisthésis. D’autres formes de douleur n’ont pas de cause connue ou comprise, comme la fibromyalgie ou douleur neuropathique (douleur nerveuse). La lutte contre la douleur chronique est une lutte pour la vie.

Les personnes souffrant de douleurs chroniques sévères savent comment celles-ci perturbent et nuisent à la vie. Il est par exemple difficile de profiter des activités quotidiennes les plus simples ou d’effectuer des exercices de routine.

La douleur chronique n’a pas toujours été bien comprise. La profession médicale croyait que la douleur était toujours la manifestation d’une blessure ou d’une maladie sous-jacente. Les médecins se sont concentrés sur le traitement de la cause de la douleur, avec la conviction que la douleur chronique disparaîtrait une fois la blessure ou la maladie guérie. Si aucune cause sous-jacente n’était trouvée, le patient était informé que très peu de traitements étaient disponibles – ou pire, que «la douleur doit être dans votre tête ».

Des progrès notables ont été réalisés dans la compréhension de la douleur et ses conséquences.

La douleur chronique modifie l’architecture du cerveau

Les travaux de neuroimagerie ont montré que la douleur chronique – contrairement à douleur aiguë ou à court terme – peut provoquer des changements structurels sur le cerveau, ce qui augmente le risque de survenue des problèmes cognitifs comme l’anxiété et la dépression.

L’évaluation de la douleur est complexe

Une radiographie permet d’objectiver une fracture, une prise de sang permet de confirmer une infection si le nombre de globules blancs est élevé. Par contre il n’y a pas d’examens biologiques ou radiographiques spécifiques pour mesurer l’intensité d’une douleur chronique.De plus deux facteurs entrent en compte :-   La capacité du médecin à entendre et à prendre en compte la souffrance. Cela peut amener le patient à consulter plusieurs médecins qui vont souvent prescrire des explorations pas vraiment utiles-   La façon dont le patient perçoit et exprime sa douleur. En effet deux personnes avec la même blessure décriront leur douleur différemment en fonction des circonstances dans lesquelles elle survient, de leur personnalité et de leur état émotif. Toutefois toute douleur est réelle et ne doit pas être perçue comme imaginaire ou exagérée. Si une personne souffrant de douleur chronique doit passer son temps à convaincre son médecin et/ou entourage qu’il a réellement mal, cela ne fait qu’amplifier son stress et indirectement sa douleur.

NEUROPATHIE ET MAUX DE DOS CHRONIQUES

La douleur neuropathique est distincte des autres types de douleur. Si une personne se fracture un os, les signaux de douleur sont transmis par les nerfs du site du traumatisme au cerveau. Avec une douleur neuropathique, cependant les signaux de douleur proviennent des nerfs eux-mêmes. Il est utile de comprendre comment la douleur neuropathique se développe. Dans de nombreux cas, les nerfs sont endommagés suite à une blessure, ce qui provoque une hypersensibilité à la douleur. Les nerfs envoient alors des signaux défectueux de douleur au cerveau même lorsque la blessure a guéri. La douleur de disparaît pas, elle se chronicise, elle devient la maladie. Les neuropathies affectant les nerfs périphériques sont souvent appelées neuropathie sensorielle, ou bien névrite, périphérique. On estime que 7 à 10% des personnes ont une douleur neuropathique.

Quand le mal de dos provoque une neuropathie

La neuropathie peut résulter de tout type de lésion qui comprime ou écrase sur un nerf, comme une hernie discale ou une tumeur. Les douleurs neuropathiques d’origine dorsale ou de la colonne vertébrale comprennent : • celles irradiant le long de la jambe, c’est-à-dire les sciatiques et les radiculopathies lombaires • celles irradiant le long du bras, c’est à dire les radiculopathies cervicales• celles persistant après une chirurgie du dos. Les causes médicales de neuropathie sont principalement le diabète, certaines infections et l’alcoolisme. Il n’est pas toujours possible d’identifier la cause.

Pourquoi un traitement précoce est crucial

Plus on attend avant de démarrer un traitement plus ce dernier sera difficile à mener et aura peut-être une efficacité moindre. De plus, au fil du temps, se développe une hypersensibilité qui rend le corps réactif à tout contact même léger. Enfin le retard au traitement va favoriser la survenue d’anxiété, de troubles du sommeil, de dépression, voire même d’une incapacité à travailler et à exercer les activités du quotidien.

CINQ CHOSES QUE VOUS DEVEZ CONNAITRE SUR LA DOULEUR CHRONIQUE

Si vous souffrez de douleurs chroniques, il est important que vos amis et la famille sachent ce qui vous arrive. Voici 5 choses concernant la douleur chronique que vous pouvez partager avec vos proches :

1. La douleur chronique est réelle.

Les personnes souffrant de douleur chronique sont souvent traitées comme s’ils composent, ou du moins exagèrent leur douleur. Mais la vérité est que toute douleur est réelle, même s’il n’y a pas de cause connue.      De plus, presque toutes les personnes souffrant de douleur chronique ne veulent rien plus que la douleur cesse. Alors, ceux qui souffrent attendent de leurs proches soutien et gentillesse et non une condamnation.    Des déclarations comme « Dépassez-vous » ou “Ça ne peut pas être si mauvais” sont pernicieuses et inutiles. L’ensemble de la communauté médicale reconnaît que la douleur chronique est une authentique pathologie et qu’elle justifie d’un traitement.

2. La douleur chronique couramment conduit à un syndrome d’abandon, de découragement, d’inutilité, de lassitude. La douleur chronique conduit souvent à un manque à long terme d’activité physique, ce qui va avoir un impact négatif sur la musculature mais aussi sur la fonction cardiaque, les fonctions cérébrales, l’état psychologique et émotionnel. Au pire cela peut conduire à une forme d’infirmité.

3. La douleur chronique provoque souvent des troubles du sommeil.

La douleur chronique peut perturber le sommeil : l’endormissement est difficile, les réveils nocturnes sont fréquents, aussi la personne n’est pas reposée le matin. Or le manque de sommeil aggrave la douleur.En raison de la corrélation étroite entre troubles du sommeil et douleur chronique, les deux doivent être traités ensemble.

 4. La douleur est profondément personnelle.

L’expérience de la douleur de chacun est variable selon les individus. Par exemple, 2 personnes peuvent avoir la même condition pathologique mais avoir un retentissement douloureux distinct. C’est surtout le cas pour le mal de dos. Deux personnes peuvent avoir un même type de hernie discale, mais l’un ressentir seulement un léger inconfort et l’autre une douleur Sciatique intense. Les raisons de ces différences sont multiples, physiologique, gestion personnelle de la souffrance, qualité du soutien des proches etc….

 5. Bonheur n’égale pas santé. 

Souvent, quand une personne ayant une douleur chronique sourit ou souhaite une « bonne journée », les gens peuvent supposer que cette personne n’est pas en souffrance. Mais c’est loin d’être toujours vrai ! Il est important de reconnaître qu’une personne peut être heureuse tout en éprouvant en même temps de la douleur. Alors attention à ne pas supposer qu’un ami ou un être cher est « guéri » tout simplement parce qu’il semble être « bien »

COMPRENDRE LA DOULEUR CHRONIQUE

De nombreux facteurs jouent un rôle dans la douleur chronique. En effet, une blessure ou une lésion tissulaire déclenche une cascade d’effets.

Dommage tissulaire.

Le tissu lésé envoie vers le cerveau un signal de douleur appelé « entrée nociceptive » en langage médical.

Sensation de douleur.

Le signal nerveux est analysé par le cerveau qui le traduit en sensation de douleur. Celle-ci est perçue sur le site de la blessure.

Pensées.

L’évaluation de la douleur dépend des conditions psychologiques et environnementales. Par exemple, la raideur, les douleurs musculaires après un exercice physique intense sont perçues comme de « bonnes » douleurs mais comme des « mauvaises » lorsqu’elles sont dues à une pathologie médicale, par exemple la fibromyalgie.

Émotions.

L’aspect émotionnel est essentiel dans la perception de la douleur. Si on pense que la douleur est en relation avec une pathologie menaçante, une tumeur par exemple, alors la peur et l’anxiété vont avoir tendance à majorer l’intensité de la douleur.

Souffrance.

Le terme « souffrance » est souvent utilisé comme synonyme de «douleur» mais leurs significations sont distincts. Par exemple, une fracture osseuse peut causer de la douleur sans souffrance si la personne sait que c’est une simple fracture qui va guérir spontanément. Par contre si la fracture est due à une tumeur osseuse, la souffrance s’ajoutera à la douleur car le pronostic est sombre, la fracture ne consolidera pas. La souffrance fait appel à l’émotion comme vu ci-dessus.

Comportements douloureux.

Ce sont les attitudes des personnes lorsqu’ils ressentent la douleur. Cela peut-être d’en parler, de faire la grimace, de boîter, de se mouvoir lentement ou de prendre des médicaments. Ces comportements sont conditionnés par l’ensemble du processus douloureux mais aussi les expériences de vie, les attentes, les influences culturelles, l’environnement et la façon dont les autres interprètent la douleur.

TRAITEMENT DES DOULEURS DORSALES

La douleur, surtout une douleur chronique ou intraitable, est quelque chose avec laquelle beaucoup de patients ont dû apprendre à « vivre ». Au cours des dernières années, cependant, les chercheurs ont beaucoup appris sur la douleur et son aspect physiologique et psychologique, ce qui a abouti à mettre au point des traitements de gestion de la douleur qui fournissent un soulagement complet ou partiel de la douleur.
La douleur non traitée peut nuire à la guérison en affectant le système immunitaire et en provoquant d’autres résultats indésirables. Dans les cas du mal au dos, l’inconfort peut nuire au processus de réadaptation en interférant avec la pratique des exercices et accroître le risque de détresse psychologique.

Nouvelle compréhension de la douleur chronique

Les patients dont la douleur chronique n’a pas de cause identifiée ou identifiable sont parfois pris peu au sérieux par les médecins. Pourtant la douleur chronique peut entraîner des réactions neurologiques processus qui ne servent qu’à aggraver la douleur et la rendre plus difficile à traiter.

La douleur est intrinsèquement subjective, toutefois une prise de conscience de la nécessité de prendre la douleur au sérieux se développe également dans le milieu de la santé du grand public. C’est particulièrement vrai pour les personnes souffrant de maux de dos chroniques. Alors qu’une grande majorité des cas de maux de dos ne sont que des autolimitations des mouvements et guérissent spontanément, le risque de récidive et d’apparition de maladies chroniques est important.

Les maux de dos chroniques ont tendance à être très difficiles à traiter, surtout dans les cas d’échec de chirurgie du dos ou de douleur neuropathique (aussi appelée douleur nerveuse). Les considérations ci-dessus ont conduit à une prolifération des services offerts aux patients à la recherche de traitements médicaux et alternatifs.

La médecine de la douleur, s’appuie sur de nombreuses disciplines scientifiques pour étudier systématiquement les mécanismes, la prévention, l’évaluation, le diagnostic et le traitement des troubles douloureux.

Rôle de la gestion de la douleur pour les maux de dos chroniques

En cas de douleur de la colonne vertébrale et/ou des muscles qui la soutiennent, la gestion de la douleur et les techniques de gestion de la douleur peuvent être utilisées :

  • Pour aider à identifier l’origine de la douleur
  • Comme une alternative à la chirurgie, dans le cadre d’un programme de soins conservateurs
  • Pour aider à déterminer les domaines à traiter chirurgicalement
    • Pour aider à réhabiliter le patient après la chirurgie
    • Pour les patients après la chirurgie pour faire face aux douleurs résiduelles

La gestion de la douleur utilise un large éventail de techniques. La base scientifique de ces approches va de ceux avec un soutien expérimental limité à ceux dont l’efficacité a été bien démontrée dans les essais cliniques.
Les thérapies non invasives avec ou sans médicament peuvent être recommandées dans certains cas. Chez les autres, une approche plus invasive, comme une injection peut être envisagée.

TECHNIQUES DE CONTRÔLE DE LA DOULEUR CHRONIQUE

En préparation du traitement, quel qu’il soit, d’une douleur chronique, il est important d’apprendre
à se détendre en utilisant la concentration et la respiration profond. Apprendre à se détendre demande de la pratique, surtout quand vous avez mal, mais cela vaut vraiment la peine de pouvoir libérer la tension des muscles et de penser à autre chose que la douleur.

La technique de respiration profonde contrôlée

Mettez-vous en position détendue et allongée confortablement dans une pièce sombre. Fermez les yeux ou concentrez-vous sur un point. Commencez ensuite à ralentir votre respiration. Respirez profondément en utilisant votre poitrine.

Si votre esprit divague ou si vous êtes distrait, pensez à un mot, comme « Relax», et synchronisez-le avec votre respiration (la syllabe «re» lorsque vous inspirez et «lax» lorsque vous expirez.)

Continuez pendant 2 à 3 minutes de respiration contrôlée. Une fois que votre respiration est ralentie, vous pouvez commencer à utiliser les techniques mentales.

  1. Penser à autre chose.

Concentrez votre attention sur une partie non douloureuse de votre corps (main, pied, etc.) et essayez de modifier la sensation que vous percevez. Par exemple, imaginez que votre main se réchauffe. Votre esprit se mobilisera sur cette action au lieu de se concentrer sur la source de votre douleur, comme vos maux de dos.

  1. Dissociation de la douleur.

Cette technique de la douleur chronique consiste à séparer mentalement

la partie douloureuse du reste du corps, ou imaginer le corps et l’esprit

séparément.  Par exemple, imaginez le bas de votre dos assis sur une chaise au fond d’une pièce et dites-lui de rester assis là, loin de vous.

  1. Fractionnement sensoriel.

Cette technique consiste à diviser la sensation de la douleur (par exemple sensation de brûlure, d’épingles, d’aiguilles…) en parties séparées. Par exemple, si la douleur aux jambes ou au dos vous fait chaud, concentrez-vous uniquement sur la sensation de chaleur et non sur le mal.

  1. Anesthésie mentale.

Cela consiste à imaginer une injection d’anesthésique dans la zone douloureuse, ce qui vous soulagerait. De même, vous pouvez imaginer un sac de glace apaisant et rafraîchissant placé sur la zone de la douleur

  1. Analgésie mentale.

Cette technique ressemble à la précédente et consiste à imaginer qu’il vous est injecté un analgésique puissant, comme la morphine, dans la zone douloureuse. Alternativement, vous pouvez imaginer votre cerveau produisant des quantités massives d’endorphines, la substance analgésique naturelle du corps, qui vont ensuite s’écouler vers les zones douloureuses et les soulager

  1. Transfert.

Utilisez votre esprit pour produire des altérations des sensations, comme la chaleur, le froid ou l’anesthésie, dans votre main puis placez la main sur la zone douloureuse. Imaginez que vous transférez cette sensation agréable dans la zone douloureuse.

  1. Progression / régression selon l’âge.

Utilisez votre esprit pour vous projeter vers un temps ou un moment où vous ne ressentiez pas de douleur ou que celle-ci était moins intense. Ensuite, essayez d’agir comme si cette image était vraie.

  1. Imagerie symbolique.

Imaginez un symbole qui représente votre douleur chronique, comme un bruit irritant ou intense ou une ampoule très éblouissante. Réduisez progressivement les qualités irritantes de ce

symbole.

  1. Imagerie positive.

Concentrez votre attention sur un endroit agréable que vous pourriez imaginer aller …

la plage, les montagnes, etc. – où vous vous sentez insouciant, sûr et détendu.

  1. Compter.

Le comptage silencieux est un bon moyen de faire face à des épisodes douloureux. Vous pourriez compter votre fréquence respiratoire, le nombre de carreaux de sol, évoquer des images de troupeaux et compter mes bêtes etc…

  1. Déplacement de la douleur.

Essayez de déplacer les maux de dos chroniques vers une autre zone où la douleur est plus facile à gérer. Par exemple, mentalement déplacez lentement votre mal de dos chronique dans votre

main, ou même hors de votre main en l’air.

Certaines de ces techniques sont mieux apprises avec l’aide d’un professionnel. Mais il faut du temps et de la pratique avant qu’elles ne deviennent efficaces et soulagent la douleur. Il est conseillé de les pratiquer environ 3 fois par semaine, pendant 30 minutes.

Avec la pratique, vous constaterez que la relaxation et le contrôle de la douleur chronique durent de plus en plus après la fin de l’exercice.

Une fois ces techniques maîtrisées, il se peut que vous arriviez à soulager votre douleur avec seulement quelques respirations profondes. Vous pourrez ensuite les utiliser pendant que vous êtes engagé dans n’importe quelle activité : travailler, parler, etc…. Avec suffisamment d’expérience, vous commencerez à ressentir un plus grand sentiment de contrôle sur la douleur chronique et ses effets sur votre vie.

UTILISER LE MENTAL POUR CONTRÔLER LA DOULEUR

Bien sûr la première étape pour faire face aux maux de dos chroniques ou d’autres types de douleur persistante est d’avoir un examen médical approfondi pour déterminer la cause de la douleur, évaluer son intensité et son retentissement. En effet, dans certaines situations, comme une hernie discale, l’intensité et le type de douleur peuvent servir de signal de survenue imminentes de dommages. Dans d’autres cas, en particulier lorsque le mal de dos est chronique, le seul objectif peut être d’éviter que le sujet se polarise sur sa douleur et ne devienne le centre de sa vie.
Quelle que soit la condition médicale, il existe un certain nombre de stratégies pour faire face à des maux de dos chroniques. Celles-ci comprennent généralement :

Relaxation

La relaxation associe la concentration et la respiration lente et profonde dans le but de libérer les tensions musculaires et soulager la douleur. Apprendre à se détendre nécessite de la pratique mais le temps que vous consacrerez à cet apprentissage vous permettra déjà de détourner votre attention de la douleur. De nombreuses vidéos d’aide à l’apprentissage de la technique sont disponibles.

Biofeedback

Le biofeedback est enseigné par un professionnel qui utilise des machines spéciales pour aider à apprendre comment contrôler des fonctions corporelles comme la fréquence cardiaque et
tension musculaire. Le biofeedback peut être utilisé pour renforcer la formation à la relaxation. Une fois que la technique de biofeedback est maîtrisée, elle peut être pratiquée sans l’utilisation de la machine.

Imagerie visuelle et distraction

L’imagerie implique de se concentrer sur des images mentales agréables, scènes ou événements vécus ou inventés, ou bien de répéter dans sa tête des mots ou des phrases positifs. Des tutoriels d’apprentissage en ligne sont disponibles. Les techniques de distraction orientent votre attention loin du négatif ou des images douloureuses vers des pensées positives. Cela peut inclure des activités aussi simples que regarder la télévision ou un film préféré, lire un livre, écouter de la musique, ou parler à un ami.

Hypnose

L’hypnose peut être utilisée de deux façons pour réduire votre perception de la douleur. Certaines personnes sont hypnotisées par un thérapeute qui donne pendant la séance une suggestion qui réduit la douleur qu’ils ressentent. D’autres apprennent l’autohypnose et peuvent s’hypnotiser
quand la douleur les oblige à interrompre leur activité. L’autohypnose est une forme d’entraînement à la relaxation.

Toutes les techniques décrites ci-dessus utilisent 4 types de compétences
• Relaxation musculaire profonde
• Distraction : déplacer l’attention loin des signaux de douleur
• Imagerie : visuelle, sonore ou d’autres photos et pensées qui offrent un cadre agréable et une expérience relaxante
• Dissociation : la capacité à séparer les processus mentaux conduisant à un sentiment de détachement et de distanciation de la douleur chronique

LES OPIACES COMME TRAITEMENT DE LA DOULEUR : UNE EPEE A DOUBLE TRANCHANT

Ces dernières années, la fréquence de traitement de la douleur par des analgésiques opiacés
a augmenté de façon exponentielle, tout comme le nombre de décès liés à l’utilisation de ces médicaments.

En particulier, ces médicaments ont de plus en plus été prescrit pour traiter les maux chroniques du dos alors que dans le passé, l’usage des opiacés était limité aux situations aiguës de douleur intense, en raison du risque potentiel de dépendance lors de l’utilisation sur une longue période.

Au cours des 20 dernières années, l’accent a été mis plus le bénéfice antalgique des opiacés que sur le risque de devenir dépendant. Aux Etats-Unis, un opiacé, le Fentanyl®, a été largement prescrit sans réelles précautions pour des douleurs souvent bénignes. Le nombre de personnes devenues dépendantes au produit a plus que quadruplé et plus de 400000 décès par overdose ont été recensés.  Les opiacés sont de bons médicaments pour traiter par exemple les douleurs d’un malade en fin de vie, ou pendant quelques jours après une opération chirurgicale importante, après un accident mais en aucun cas ils ne doivent être pris plus de 2 à 3 semaines d’affilée.

Tolérance et dépendance

Tous ceux qui prennent des opiacés ne vont devenir toxicomanes. Toutefois si la prise quotidienne dure plus de 3 à 4 semaines, une tolérance au produit se met en place. En conséquence, pour maintenir le même effet contre la douleur il faudra augmenter la posologie quotidienne.  A l’arrêt du traitement, des symptômes de sevrage sont fréquents.

La survenue d’une authentique dépendance et de l’addiction sont fonction de la dose et de la durée d’utilisation. L’alerte est quand le « besoin » d’opiacé se fait sentir en dehors de toute notion de douleur, processus qui débute souvent innocemment. Le comportement peut alors devenir manipulateur dans le but d’obtenir le médicament alors qu’il n’est plus justifié pour le traitement médical. Le risque d’overdose est réel.

Comment fonctionnent les opioïdes

Les médicaments opiacés fonctionnent de la même façon que l’héroïne. Ils se lient dans le cerveau aux récepteurs opioïdes de type Mu sur lesquels se fixent à l’état naturel des molécules appelées endorphines fabriquées par le cerveau. Ces endorphines ont pour propriété de soulager la douleur mais aussi de procurer du plaisir et du bien-être.

Prendre des opiacés provoque une diminution d’efficacité des récepteurs Mu et/ou une diminution de leur nombre. En conséquence pour obtenir l’effet désiré il faudra augmenter la posologie du médicament. C’est cette spirale qui mène à l’addiction.

Par ailleurs, la prise excessive d’opiacés peut paradoxalement augmenter la sensation douloureuse, car les récepteurs Mu ne sont plus à même de réguler les signaux provenant des zones douloureuses. Ce processus est connu sous le nom d’hyperalgésie.

Les opiacés pris à court terme pour une douleur intense comportent peu de risques lorsqu’ils sont pris à court terme. La posologie initiale souvent élevée doit être réduite rapidement et le traitement arrêté au bout de 2 à 3 semaines. En cas de prise prolongée le risque de développer une tolérance, une surconsommation et une dépendance est majeur.

CONSEILS EN CAS DE PRESCRIPTION D’OPIACES PAR VOTRE MÉDECIN

La prescription de médicaments opiacés est très encadrée par la loi pour éviter les détournements d’usage vers la toxicomanie. Les ordonnances sont sécurisées et le médicament est délivré pour une période définie précisément par exemple du « lundi 10 au dimanche 23 inclus » soit 14 jours. Aucun chevauchement de prescription n’est admis et si vous égarez votre boîte de médicament, elle ne pourra être remplacée avant la date de fin de la prescription précédente

Si vous venez de recevoir des opioïdes pour la première fois, voici deux conseils pour vous aider à prévenir d’éventuels problèmes

1- Gardez soigneusement les documents de prescription.

Si vous voyagez prenez soin de les prendre avec vous et informez-vous sur les modalités de passage aux frontières car vous pourriez être considéré comme un trafiquant.

2- Conservez soigneusement vos médicaments et mettez-les hors de portée.

D’abord parce que vos médicaments opioïdes pourraient être mortels pour les autres, adultes, enfants et même animaux. Ensuite parce que si vous les égarez il ne vous sera pas possible d’en obtenir d’autres en remplacement.

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